Documents PIENNE, Raphaëlle 4 résultats

Presque quatre ans après la crise sanitaire, quel bilan d'étape peut-on dresser de la formation à distance ? Celui d'abord, d'une formation désormais pus volontiers qualifiée d'hybride" ou de "multimodale". Car si l'interruption brutale du présentiel due à la pandémie a amené une prise de conscience, c'est bien celle que ce type de formations ne se résumait pas à ce seul critère. Le second constat est celui d'un questionnement qui ne peut désormais pus être écarté par les organismes de formation. Le "passage à l'acte" se heurte lui encore à de nombreux freins. Mais le mouvement de transition est en marche, porté en partie par de grands projets structurants[-]

Différentes visions de la formation s'affrontent, pour venir se polariser autour d'un double enjeu : la formation doit-elle servir l'économie et l'emploi ou les individus et leur émancipation ? Sur le principe, on pourrait espérer ces objectifs conciliables. Mais la réponse demande de s'interroger su qui finance la formation, pour qui et pourquoi… Apparaît alors un débat d'idées fluctuant qui est le fruit des évolutions de l'histoire autant que des revirements des contextes politiques et économiques. On le retrouve exacerbé aujourd'hui, alors que la formation est appelée à réponde aux injonctions de plein emploi et d'adaptation aux transitions écologique et numérique.[-]

L'allongement des durées de carrière pose de manière plus aigüe la question du maintien en emploi des salariés seniors. La formation constitue une réponse pour soutenir les évolutions de carrières, ainsi que les reconversions sur les métiers exposés à une forte pénibilité. Mais comment lever les freins existants ? La récente négociation interprofessionnelle sur l'emploi des seniors, malgré son échec, a vu émerger des propositions. Il faut aussi se tourner vers le terrain, où les entreprises expérimentent déjà à leur échelle des solutions. En point commun, on y voit se dessiner des réponses qui devront passer par l'anticipation et la meilleure prise en compte des aspirations professionnelles des individus.[-]

Stoppé par la crise sanitaire, le projet de réforme des retraites a été remis en chantier par le gouvernement. Trois ans après, le contexte économique a changé pour laisser place à un marché du travail marqué par les tensions de recrutement. Reste un constat qui n'a pas varié : l'allongement des carrières réclame un effort renforcé pour accompagner le maintien dans l'emploi et les transitions professionnelles des actifs les plus âgés. L'amélioration de l'accès à la formation de ce public, ceci dès les secondes parties de carrière, en est un des leviers essentiels. L'adaptation des dispositifs existants ou la création de nouvelles modalités de formation font partie des solutions avancées. Une condition de réussite sera néanmoins de veiller à l'effectivité de la mise en œuvre des propositions qui seront retenues, ceci afin de ne pas reproduire les échecs passés[-]