Éthique de la retranscription du récit de vie
Retranscrire le récit de vie d'une personne en demande d'asile est une lourde responsabilité : le statut de réfugié, ses conditions de vie et sa vie même en dépendent. Cet acte d'écriture suppose des choix parmi les trajectoires de l'exil qu'il convient de retracer, et de multiples microdécisions qui, en plus de leur portée stratégique pour convaincre les autorités institutionnelles, présentent une dimension éthique fondamentale.
Le propos s'efforce ici d'approcher le problème de l'écriture du récit oral de la vie d'autrui, sous l'angle éthique. Il s'agit d'identifier les principaux préjugés qui empêchent l'accès à toute pensée de l'altérité, et de proposer des règles élémentaires de l'attitude d'ouverture interculturelle nécessaires à la rédaction d'un récit de vie. Ces règles générales seront déclinées à partir d'un cas particulier de récit de vie d'une personne de l'Océan Indien.
C'est de l'éthique du soin de la relation interculturelle, dont il s'agit alors dans la trace écrite du dit de l'identité narrative. A partir de difficultés propres au récit de vie, le propos du présent article tente de dégager quelques linéaments pour des règles déontologiques de la rédaction du récit de vie en situation interculturelle. [Présentation de l'éditeur]
RECIT DE VIEETHIQUEDEONTOLOGIEINTERCULTURELDROIT D'ASILEECRITUREEXPRESSION ORALETRAVAILLEUR SOCIALENFANT MALADEIMMIGRE
N° : 86
Profil conservation : Toujours
Priorité : Moyenne