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Cette contribution propose une interrogation sur la conception de la citoyenneté qui émerge des usages politiques des "valeurs communes", c'est-à-dire les discours et dispositifs publics qui partent de l'idée que ce qui rassemble les citoyens et citoyennes, c'est une adhésion commune à un ensemble prédéfini de "valeurs" que l'État aurait à promouvoir et protéger. Prenant la France pour cas spécifique, il s'agit d'analyser le langage et la politique des "valeurs de la République" en se demandant s'ils ne représentent pas une épreuve pour les principes de l'État de droit démocratique, notamment ceux de liberté, d'égalité, de pluralisme et d'impartialité de l'État ainsi que de solidarité. L'article montre que les discours et politiques publiques basés sur la défense des "valeurs de la République" participent d'un mouvement plus large d'"épaississement" moral et culturel de la citoyenneté, et qu'à ce titre, leur mise en pratique au travers de programmes qui s'adressent prioritairement aux jeunes et aux étrangers comporte un double risque d'homogénéisation du "nous" et d'exclusion des "autres". Dans la perspective de concilier universalisme et diversité, la voie alternative d'une "pédagogie du désaccord raisonnable" est esquissée en guise de conclusion. [Présentation de l'éditeur][-]

La question de l'adoption du voile islamique s'est déployée dans mes recherches comme un point culminant où se cristallise un grand nombre d'enjeux et de tensions touchant de près ou de loin aux jeunes de culture islamique. Une culture souvent essentialisée, pas assez déconstruite et donc de fait inaccessible, voire "mythifiée" ou stigmatisée. L'objectif de notre travail est de déconstruire le voile comme fait social chez les jeunes filles afin d'explorer la polysémie des sens que lui attribuent les jeunes femmes, de le rendre intelligible dans sa complexité qui dépasse largement le cadre religieux. Le "paradoxe" du voile est le suivant : qu'est-ce qui fait qu'une signe, considéré par les partisans de la laïcité comme asservissant pour la femme et instituant la dissymétrie sexuelle, soit revendiqué dans une société ayant instauré légalement l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes ? C'est pour éclaircir ce paradoxe que j'ai tenté de redonner la parole aux adolescentes optant pour le voilement. Les filles que j'ai interrogées témoignent d'une conception spécifique des normes sexuelles et culturelles ainsi que de multiples angoisses par rapport à un monde en constante mutation. Au-delà des archétypes du corps de la femme orientale voilée, il s'agit de décrypter les vécus et les "anthropologiques" qui conduisent certaines jeunes femmes à imprégner leur corps d'une tradition puritaine. [Présentation de l'éditeur][-]

Un consensus mou de la part des travailleurs sociaux, des sociologues et des politiques a pu faire croire que la laïcité était un acquis. Différentes affaires, de la crèche Baby-Loup aux attentats de janvier 2015, ont montré qu'i n'en était rien. Face aux tensions provoquées par des revendications identitaires qui utilisent le canal religieux, les acteurs sociaux, peu formés, sont en quête de repères. Le projet de loi relatif à la déontologie des fonctionnaires veut les affirmer en inscrivant le principe de laïcité dans leur statut. j De fait, l'action sociale a un rôle à jouer pour dépassionner le débat et donner du vivre ensemble [Présentation de l'éditeur][-]

Rites, coutumes, symboles, manifestations sociales… sont autant de pratiques fréquemment rencontrées par les travailleurs sociaux au sein des établissements. Mais, pris en étau entre principe de laïcité et liberté d'expression, beaucoup s'interrogent sur les manières de les appréhender. Selon la sociologue Faïza Guélamine, auteure de « Faits religieux et laïcité : le travail social à l'épreuve » (2020), qui accompagne depuis une quinzaine d'années des acteurs de la protection de l'enfance, de la PJJ ou des centres sociaux, les formations à ces problématiques proposent des clés pour aider les professionnels à travailler ces questions. [Présentation de l'éditeur][-]