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Colonisée par l'obsession managériale et l'ingénierie, colonisée par les mots et par les modes de l'époque, colonisée par les récurrences bibliographiques autant que par les postures scientifiques, voilà la langue du travail social mise à mal, presque mise à mort tant le sens le cède au chiffre. Aussi, ce n'est pas de la colère qui s'exprime dans les textes présentés dans ce hors-série, mais plutôt une forme d'insurrection tranquille, une indignation argumentée, l'affirmation haute et sage du fait de ne pas être dupe. Dans ce numéro, la farce est décrite, analysée, et le dindon absent. Cadre de la pensée et de l'action, les mots (dé)posés, (re)pensés ou (dé)placés sont la matière même d'une langue dont le mouvement est la condition pour qu'elle reste avant tout une langue vivante. Décrypter les discours, disséquer les formules, traquer les éléments de langage pour mieux les affronter, tel est le pari qui s'exprime au fil de ces lignes et ces pages.[-]

L'originalité de la méthode Phénoménologique SémioPragmatique en recherche qualitative, inspirée des théories de Charles Peirce, est d'être phénoménologique tout en étant fondée sur un principe formel de mise en ordre des données empiriques. Cette association a priori contre nature limite les biais interprétatifs et confère une rigueur à l'analyse. Son raisonnement analytique part des faits saisis dans leurs contextes pour aller vers l'hypothèse par inférence abductive. Conçu comme un «manuel augmenté d'épistémologie», cet ouvrage propose des réponses aux principales questions que pose encore l'analyse qualitative, à partir d'une description fine des différentes opérations, en justifiant tous les choix terminologiques. Premier manuel à montrer l'intérêt de cette approche dans des applications concrètes, il cible prioritairement l'analyse de verbatim d'entretiens semi-directifs. Enfin, le dernier chapitre ouvre une perspective inédite de recherche qualitative: l'élaboration «d'ontologie du changement» utile aux démarches éducatives. L'ouvrage s'adresse aux étudiant-e-s et aux enseignant-e-s chercheur-e-s des sciences humaines et sociales et des sciences de la santé.[-]

La symptomatologie particulière de l'épisode maniaque est au cœur de la clinique du trouble bipolaire qui souffre actuellement d'un retard diagnostique de plusieurs années. Dans ce contexte, quels critères diagnostiques retenir ? Comment les conduites addictives viennent-elles aggraver l'évolution de la maladie ? Dans le rétablissement post-crise, comment identifier les signes annonciateurs et les facteurs de risque puis mettre en place des mesures anticipées avec le patient ? [Présentation de l'éditeur][-]

Depuis que s'est imposée, au cours du XIXe siècle, l'idée de normalité qui régit les conduites et les formes humaines, la validité, qui en est une figure, est devenue la référence, fort abstraite du reste, pour toutes les naissances ou les aléas de la vie. Les corps ou les esprits qui font exception à une moyenne déclarée normale par la société sont évalués, classés, hiérarchisés, traités en fonction de leur écart à cette norme. Le handicap, pour reprendre ce terme inadéquat mais pratique, se trouve sous la domination de la validité. Cette opposition doit être subvertie pour ouvrir à de nouvelles politiques et formes associatives.
Cette évolution se situe dans un vaste mouvement de pensée qui remet en cause les oppositions les plus établies : la dichotomie nature/culture du côté de l'anthropologie, la séparation entre le fixe et l'incertain du côté des sciences du langage ou de la logique, le masculin et le féminin dans les études et les théories du genre.
Ainsi, l'auteur engage à renverser également le ruineux binarisme valide/handicapé en considérant chaque personne comme unique dans un continuum vital qui ne comporte que des uniques. Cette perspective change tout ! [Présentation de l'éditeur][-]